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Cent duina
7 avril 2009

L'esperanto, encore une fois

Quitte à vous faire passer le temps, autant que ce soit sur quelque chose de vaguement utile. Aujourd'hui, je vais vous parler encore une fois de l'esperanto. Cette fois-ci, j'aborderai son origine.

Si vous entendez parler un esperantophone, vous remarquerez rapidement l'influence typiquement occidentale dans son vocabulaire : le "oui" se prononce comme en anglais (yes), le "et" comme en grec ancien (kai), tout comme la marque du pluriel, et les trois quarts de son vocabulaire sont de racine latine, et une bonne partie du reste d'origine saxonne.

A l'écrit, c'est encore plus flagrant. Si l'on excepte les c transformés en k (comme en SMS, tiens !), les u transformés en v, et les y en j, on y retrouve un alphabet typiquement occidental. Les successions de kv font plutôt penser à du slovène, cela dit. Bien sûr, les c et s accents circonflexes en surprendront plus d'un, mais que voulez-vous, il faut bien savoir se distinguer.

En réalité, l'origine de la langue est plus profonde. Car l'esperanto est, à l'instar du chinois et contrairement aux langues occidentales, une langue agglutinante. Un grand nombre de mots peuvent être construits par agglutination de préfixes et de suffixes, limitant à la fois le temps de compréhension de l'interlocuteur, le temps d'apprentissage de vocabulaire de l'étudiant, et la place occupée par le dictionnaire sur votre étagère ; ce dernier point est toutefois, je le conçois, d'un intérêt assez marginal.

Démonstration ! Quel est le féminin de cheval en français ? Jument. Quel est le lien syntaxique entre ces deux mots français ? Aucun. Un étudiant en français devra donc apprendre deux mots différents pour parler de deux concepts forts voisins. La langue française, et en fait la plupart des langues, regorgent de vocabulaire multiplié sans raison.

Voici le mot cheval en esperanto : ĉevalo (prononcer : tchévalo). Quel est le féminin ? Facile, on ajoute le suffixe -in- pour le féminin juste avant la terminaison -o : ĉevalino. Deux mots voisins, un seul à apprendre. Et le poulain ? Facile, le suffixe est -id- pour le descendant : ĉevalido. Et l'étable ? Facile, le suffixe est -ej- pour le lieu associé : ĉevalejo.

En pratique, cela signifie que l'apprentissage du vocabulaire esperantiste est bien plus rapide que celui des autres langues, mais surtout, cela met bien en valeur que l'esperanto n'est pas une langue occidentale.

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Commentaires
L
Tiens, les "c" comme accent, ça me rappelle quelque chose !<br /> <br /> Puxci ! Parce que l'accent se met après le x :p
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